Ce projet s'inscrit dans une référence à notre histoire locale, celle de l'ancienne ligne de chemin de fer qui reliait Arpajon à Étampes jusqu'en 1948. Notre village était traversé et disposait d'une gare. Cette dernière est devenue une petite bibliothèque scolaire. L'école du "rail perdu" rappelle par son nom que son assiette foncière était celle utilisée pour traverser le village. Le chemin du Tacot, qui longe notre forêt pour rejoindre l'école, nous informe poétiquement de l'axe du tracé.

Ce projet résulte de rencontres. Il y a celle d'un club de modélisme ferroviaire qui souhaite faire partager ce mélange de culture scientifique, de constructions patientes de réseaux et d'élaboration détaillée de paysages. Il y a ces associations culturelles et ces artistes qui pourraient tant nous apporter. Il y a aussi ces parents, contraints par la dureté de la vie, qui ne s'autorisent pas, peu ou plus à exercer ce droit à la déconnexion. Il y a surtout ces nombreux enfants dont le lien avec une culture classique s'est distendu. Erik Orsenna, dans son rapport Voyage aux pays des bibliothèques, synthétise les enjeux : « Dis-moi qui lit, et où il lit et ce qu’il lit, je te dirai de quelle société il s’agit et quel futur elle se prépare ».

La diversité des supports envisagés (livres, peintures, modélismes, jeux, films, ...) contribue à l'objectif d'accessibilité. A travers les thématiques choisies (le train, les transports, le voyage, les civilisations, la planète, …), se dégage une forte volonté d’unir les générations, de mieux déchiffrer la modernité et de partager un humanisme progressiste. Chacun doit se sentir concerné et invité par ce projet, un espace de convivialité et de partage, qui sera construit avec et pour les habitants de son territoire. Une convivialité rurale et festive doit insuffler les lieux.